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Syrie post-terrorisme: qu'attendent les USA de la minorité kurde ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un officier américain, de la coalition dirigée par les États-Unis, parle avec des combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG), le 25 avril 2017. ©AFP

Les Kurdes ne représentent potentiellement aucune menace pour le gouvernement syrien, mais le profit abusif qu’en tirent les États-Unis pour mettre en œuvre leurs politiques en Syrie est alarmant.

Le gouvernement d’Assad, fort d’une armée pleinement recentrée sur la préparation et l'engagement opérationnel, est sur le point de mettre un point final à un conflit qui dure depuis huit ans : la bataille d’Idlib, dernier bastion des terroristes en Syrie, et la libération des régions de l’Ouest et du Sud ramènent le pays vers une aire de repos. Il repense à sa reconstruction, à son relèvement ; en somme, il se prépare à entrer dans une nouvelle période, celle du post-terrorisme.

Si à Idlib, l’armée syrienne tire son épingle du jeu, Damas devra battre le fer tant qu’il est chaud pour assurer une stabilité substantielle : trouver un arrangement avec les Kurdes syriens et expulser les forces occupantes étrangères, entamer rapidement la phase de reconstruction et régler la question du Golan. Chacun de ces dossiers est en soi un défi, un challenge pour le président Bachar al-Assad. Mais le retour au calme et à la vie normale en Syrie ne saurait se passer du règlement de ces priorités.

Damas et les Kurdes de Syrie

Le conflit entre le gouvernement et les factions kurdes n’a jamais dépassé le point contentieux. Leurs relations ont toujours été ambigües et embrouillées. Pourtant, tout au long de la crise, les deux parties ont souvent opté pour l’entente mutuelle et l'obtempération, comme dans la Ghouta et al-Rastan, bien que des litiges perdurent sur le statut de certaines zones contrôlées par les Kurdes syriens.

Les USA et les Kurdes syriens

Il existe parmi les groupes kurdes des courants extrémistes qui s’attachent aux promesses des États-Unis qui disent vouloir garantir avec leur force militaire l’indépendance d’un État kurde dans le nord et l’est de la Syrie. Ils opèrent dans le sens de l’implantation à long terme des troupes américaines dans le pays.

Et à cet effet, les Américains ont confié aux Kurdes les territoires qu’ils contrôlent. Ils les forment pour en faire une « nouvelle armée syrienne ». Ils livrent toujours des armes aux milices kurdes YPG, composantes des Forces démocratiques syriennes (FDS), les amenant à affronter le gouvernement central. Ces affrontements leur ont servi de justificatif pour leur présence militaire à l’est de l’Euphrate, notamment dans les villes de Manbij et de Aïn al-Arab.

Des troupes françaises se sont également cantonnées dans les régions kurdes en Syrie.   

Pour les États-Unis, l’Euphrate est la ligne rouge entre les Kurdes et Daech. Quiconque voudrait le franchir, se verrait sous le feu des forces américaines. D’ailleurs, l’armée syrienne a été attaquée en cherchant à pénétrer dans l’est de l’Euphrate. Et pour cause : l’armée américaine y a érigé des dizaines de bases militaires, aériennes et d’aérodromes qui accueillent des troupes étrangères dont françaises et britanniques.

Un soldat kurde des Unités de protection du peuple, sur le front de Jarablus, au bord de l'Euphrate, en Syrie, en octobre 2015. (Crédits: SORAN QURBANI/CORBIS)

Les États-Unis cherchent à transformer l’est de l’Euphrate en base d’opérations anti-Damas. Ils emploient tous les moyens possibles pour nuire au processus d’un règlement politique de la crise actuelle en vue d’instaurer un système qui rallierait l’Iran et la Russie.

Ils aident les Unités de protection du peuple (YPG) qui constituent en effet le premier allié sur le terrain de la coalition occidentale, en leur fournissant des armes et des munitions, pour étendre leur influence. L’aménagement des bases militaires dans le nord de la Syrie a encore plus renforcé les positions des Kurdes.

Le but ici va plus loin. Il ne s'agit pas simplement de combattre Daech. Tout se résume à la manière de jouer après coup, le rôle le plus important dans la restructuration de la Syrie et, en particulier, dans la mise en place, dans le nord de la Syrie, d'une création gouvernementale kurde qui faciliterait le démembrement graduel du pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV